Nous autres évoque irrésistiblement le 1984 de George Orwell, lequel a d'ailleurs reconnu ce qu'il devait à l'auteur russe. La différence est qu'Orwell écrivait du temps du stalinisme, tandis que Zamiatine, véritable prophète, a imaginé son État Unique et son Bienfaiteur du temps de Lénine.
Voilà le genre de roman qui ne m’inspire pas beaucoup, mais parfois, le choix de certaines lectures pour les cours peut être enrichissant pour la culture personnelle, seulement, un roman de ce genre est-il utile pour enseigner les bases de la langue française ? Plus tard les questions personnelles, passons à l’avis.
Pendant les deux premiers chapitres, la tentation d’arrêter la lecture est grande, mais le courage ne nous quitte pas, alors on continue. Les personnages n’ont pas de noms, aucune identité propre si ce n’est un numéro, l’action semble inexistante. Au final, on se demande même si ce n’est pas une sorte de journal imaginaire à la Thomas More.
Mais la suite vaut le détour. Très vite, le personnage principal explique la situation du monde dans lequel il vit une sorte de contre-utopie, la vie que mènent les numéros après celle qu’ont vécue les humains, un monde ressemblant au nôtre actuel pour être exact, décrit comme étant « primitif ». De suite, on s’accroche à l’histoire, car il incite la curiosité avec cette société qui supprime les sentiments est aussi bienfaitrice qu’elle le dit (sur le coup, le film Equilibrium fait surface pour les cinéphile).
Bon, comme tout roman aux idées utopiques, il y a une faille dans le système qui engendre la naissance de rebelles, amenant D-503 (c’est le « nom » du personnage principal) à se poser des questions sur ce qui semble le mieux ou non.
Bref, c’est au final un roman qui m’a plu, et avec le recul, sans doute une des meilleures découvertes en dystopie.
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