Les Chaines de l'Avenir - Philip K. Dick

71dphthuc9l sl1051 Jones voit l'avenir. Il connaît dans les moindres détails les événements un an avant qu'ils ne se produisent, comme s'il s'en souvenait avec précision. Il sait par exemple que les foules vont le porter aux nues et faire de lui un prophète, il sait que cette popularité lui permettra de devenir un dictateur incontesté, il sait même où et quand ses opposants tenteront de l'assassiner... Mais il connaît aussi tous les détails de sa chute, et le drame, c'est qu'il n'y peut rien changer.

 

C’est le deuxième roman de Philip K. Dick que je lis. Malheureusement, la magie ne prend pas avec moi pour ce roman, alors que j’avais trouvé Les Marteaux de Vulcain plutôt sympa. Sans le vouloir, je me rends compte que cet auteur aimait les planètes dont le nom est en lien avec les anciens dieux romains. De plus, c'est de la science-fiction facile d’accès, qui ne demande pas une grande connaissance de la technologie. Normalement, j’aurais dû aimer ce livre car l’humain est au cœur de l’histoire, ses choix, son libre-arbitre, un prophète qui peut devenir dictateur mais qui ne fera pas long feu. Enfin, ce livre fait à peine 200 pages, mais une semaine ne fut pas de trop pour le lire. Que s’est-il passé ? Est-ce qu’il faut un bon moment pour pouvoir lire cette œuvre, ou suis-je tout simplement pas faite pour lire du Dick ?

Prenons d’abord le thème : le libre-arbitre. Il est vu et revu dans la littérature à toutes les sauces, et ici, on le perçoit sur un fond de SF. C’est bien amené, il y a une réelle réflexion derrière, mais j’ai l’impression qu’on peut mieux le percevoir au cinéma, sachant que cet auteur a été plus d’une fois adapté au grand écran, je me demande si cela n’influence pas mon propos.

Ensuite, les personnages. Il y en a, on retient certains, mais c’est ambigu. Je n’arrivais parfois pas à faire le lien entre eux, comme s’ils venaient de dimensions différentes. Il y a une succession d’événements, on en voit certains, puis ils disparaissent un moment avant de revenir sur le devant de la scène, des décisions sont prises et elles ne semblent pas perturbés nos personnages. Au final, ils sont tous dans une fatalité insupportable.

Je pense aussi que le sujet est hors du temps, c’est presque obsolète pour un public actuel, peut-être est-ce là que ça bloque. Le fait de donner une date alors qu’on l’a dépassé, d’appeler des objets qui ont un nom bien défini (je prends l’exemple de la machine à écrire électronique que l’on connaît sous le nom d’ordinateur). C’est aussi pour ça que le Steampunk prend le pas sur la SF, car généralement, ce nouveau mouvement arrive à mêler tradition, création sans tomber dans le ringard, mais ceci est un autre débat.

En bref, un peu déçue de ma lecture que j’ai perçue comme un poids à soulager. J’ai l’impression d’avoir subi la lecture, alors que je devrais l’apprécier. C’est dommage, car je persiste à croire que l’auteur est un génie de son époque, on verra bien si j’ose lire un autre de ses romans.

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