Fahrenheit 451 - Ray Bradbury

En 1953, Ray Bradbury eut à travers son roman Fahrenheit 451, devenu depuis un classique de la science-fiction, l'une des visions les plus effroyables de l'avenir. Dans cette première adaptation autorisée en bande dessinée, réalisée en étroite collaboration avec Ray Bradbury, Tim Hamilton a su créer une oeuvre d'art véritablement saisissante. La prise de conscience par le héros des méthodes d'un gouvernement violemment obscurantiste s'y accompagne de la découverte de l'importance de la lecture en tant que liberté individuelle.

Il faut bien reconnaître que l’auteur a beaucoup de talent. Dès la première ligne, le lecteur est entraîné dans une histoire, dans un monde bien construit et maitrisé par l’écrivain.

On suit donc l’histoire de Guy Montag, pompier sans problème qui fait son travail depuis dix ans. Sauf qu’ici un pompier déclenche le feu, procède à un rituel afin de brûler l’habitation contenant des livres, choses interdites dans la société. Il est bien loin le pompier sauveur des flammes mortelles.  Ici, il les déclenche avec un certain plaisir. On l’aura compris, les livres ont un pouvoir qui est craint.

Contrairement à Nous autres ou 1984, Bradbury nous dévoile un monde certes en guerre, mais qui l’est sans que les personnages ne le sachent, comme si le narrateur prenait le point de vue des « victimes ». On sait qu’il y a des bombardements, des animaux électroniques qui vous flairent pour vous arrêter si besoin (voire tuer ?) à la moindre faute. On vit une dictature en croyant vivre une liberté.

Pourtant, Montag commence à douter du système en parlant avec sa jeune voisine, ou plutôt, ses doutes prennent de l’importance à son contact. Nous avons affaire à un personnage malheureux à la recherche de la vérité.  Il se pose des questions comme :

Les pompiers ont-ils toujours mis le feu aux maisons ?

Pourquoi doit-on à tout prix brûler les livres ?

Et si juste une fois, on en lisait un pour se faire une idée, une toute petite idée, histoire de savoir ce qu’il y a dedans ?

Comme les livres cités précédemment, ce roman est coupé en trois parties marquées par l’auteur :

Le personnage sait que le monde dans lequel il vit ne tourne pas rond, il n’y a pas de bonheur.

Avec des preuves, le héros est persuadé qu’il faut changer le monde d’une manière ou d’une autre.

Le retour en arrière n’est plus possible, il faut à présent qu’il sauve sa vie à tout prix.

On se demande alors s’il pourra se sauver de cet enfer un jour.

C’est un roman que je conseille vivement. Le héros et sa philosophie sont prenants, on a plaisir à lire un livre qui se dégage du genre par sa manière unique d’aborder le sujet. Le style littéraire est simple, c’est certainement une des œuvres du XXe siècle qu’il faut avoir lu une fois dans sa vie, car elle vaut le coup d’être connue.