David Rosenberg est mort. Vive David Rosenberg 2.0 ! Ou plutôt vive Daemone Eraser, comme il se fait appeler depuis sa résurrection. Star plus que célèbre et richissime du Jeu des combats à mort opposant dans l'Arène des gladiateurs surentraînés, Daemone n'a plus le goût à la vie depuis le coma irréversible de Susan, sa femme. Mais un jour surgit Lhargo, un Guerrier du temps, un Alèphe, un de ces extraterrestres insectoïdes dont l'humanité ignore tout ou presque. Et avec lui, un marché que Daemone ne peut refuser : tuer cinq personnes et retrouver, enfin, celle qu'il aime plus que tout.
Connaissant l’auteur pour son recueil 7 Secondes pour Devenir un Aigle, j’avais hâte de découvrir son roman, plus ancré dans la science-fiction. L’intrigue est ici très simple mais m’a interpellée. En effet, que feriez-vous si on vous proposait de ramener à la vie une personne qui vous est cher à la place de cinq individus que vous ne connaissez pas et qui ne manqueront pas à l’humanité pour leurs crimes commis ?
Plus que l’histoire, ce sont les nombreuses références qui m’ont interpellés. Déjà, au maître du genre : Asimov, incontournable au niveau de la robotique, mais aussi aux mythes comme Prométhée. Pourquoi ai-je pensé à ce titan ? Tout simplement parce que Lhego donne le pouvoir à Daemone de changer sa vie, comme le fameux titan avec le feu, et c’est à l’homme de s’en servir, de montrer ses réels desseins. Il y a comme une intervention divine, représentée ici par les robots, un clin d’œil à Orphée, allant aux Enfers pour récupérer sa femme, sans oublier Kimoko, qui, plus qu’une arme de guerre, semble voir l’avenir comme une prophétesse et fait tout pour changer l’avenir, même si on ne peut changer ce qui est déjà tracé.
Daemone est intéressant car il reste fidèle à sa femme disparue, mais il reste surtout fidèle à une chimère et l’intervention du Guerrier du Temps lui fait ouvrir les yeux, lui apporte malgré lui une aide thérapeutique et maintient un certain contrôle, montrant que l’homme est une marionnette, dans les mains des dieux ou des robots.
J’ai cru comprendre que l’auteur était plus à l’aise en fantasy, pourtant, c’est un travail incroyable réalisé ici. Le seul reproche que je pourrais faire concerne la construction de cet univers, de ce monde qui mérite plus de développements. Néanmoins, cette histoire étant d’abord une nouvelle, j’ai espoir que Thomas Day développe davantage d’autres nouvelles qu’il a déjà écrit afin d’étoffer cet univers qui m’interpelle.
Grande surprise pour ce roman, le public doit cependant se préparer à un vocabulaire parfois cru, mais passé ce détail, le roman se lit très bien et je suis prête à parier que l’auteur deviendra une référence du genre.
Si seulement « Ethologie du Tigre » pouvait aussi prendre plus de consistance, j’avais adoré cette nouvelle, bien que ce soit un autre genre.
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