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Marvin saison 1 - Vincent Virgine

22364447D’un côté, y a Marvin, un jeune gars qui pète un câble, un jour, dans l’métro. Et qui bute un mec parce que ce mec s’est assis sur lui sans s’excuser. La fois de trop, quoi. Genre la goutte d’eau qui fait déborder l’vase. Du coup, ça lui donne des idées. Radicales et extrémistes. Alors ce crime promet d’être le premier d’une longue série.

D’un autre côté, y a Miles. Ex-flic, aujourd’hui alcoolo, dont la femme s’est sauvagement fait assassiner quelques années auparavant. Mais il garde ses entrées dans son ancien commissariat. Et le chef le rappelle, quand le tueur du métro fout le bronx dans Paris.

Au fond, Marvin et Miles se ressemblent. Aussi écorchés vifs l’un que l’autre, aussi névrosés, chacun à sa manière. Difficile de dire lequel des deux est le plus abîmé, lequel est le plus cinglé, lequel traîne les plus sombres secrets.

Difficile de prévoir ce que va donner le face-à-face final. Parce que, ouais, bien sûr qu’il va y avoir un face-à-face final. Quand Miles aura fini de traquer Marvin.

Un petit conseil : si vous prenez l’métro, bousculez pas Marvin.

Clairement, le prologue est une horreur. Le ton est donné, on a affaire à du langage parlé retranscrit, c’est donc difficile de décrypter certains passages. En quelques pages, on put avoir l’idée d’abandonner, mais les plus curieux résistent. Et là, tout commence.

On suit deux personnages : Marvin, habitué des transports dans Paris, qui tue après un ras-le-bol cumulé. Après son premier meurtre, d’autres victimes vont se succéder selon sa logique, à savoir que ses victimes sont coupables d’un crime, qu’il soit odieux ou pas. Logique que ne comprend pas Miles, notre second personnage, policier alcoolique qui ne semble pas totalement se préoccuper de cette affaire.

Par moment, on a du mal à comprendre qui parle, malgré certains indices, car on a l’impression que leurs pensées se déroulent de la même manière, le sujet change, mais la forme est quasi identique, y compris lorsqu’ils décrivent une situation quotidienne. Il y a également une volonté de donner un sens poétique aux pensées, mais pour certains lecteurs, cet aspect peut ne pas plaire, car il y a parfois un langage trop familier qui veut côtoyer un langage plus soutenue, mélancolique et honnêtement, on peut mal interpréter ce décalage.

En revanche, l’histoire a un potentiel énorme. Pour commencer, couper l’histoire à la manière d’épisodes est une très bonne idée, j’ai fait l’expérience de lire un épisode par trajet pour aller au travail et c’est génial, car entre l’attente du train et le trajet jusqu’à l’arrivé à destination, on a le temps de plonger dans un épisode et d’attendre jusqu’au suivant. Le récapitulatif est aussi une très bonne idée.

Pour les habitués des transports en commun en région parisienne et ailleurs, vous allez être surpris, car Marvin représente une partie de chaque voyageur. En effet, qui parmi vous n’a jamais eu l’envie de se retourner pour flanquer une bonne correction à la personne qui vous a bousculé, énervé avec sa musique trop forte, sa conversation partagée et j’en passe ? Bien évidemment, nous ne sommes pas prêts à passer à l’acte et le faire serait de la folie, mais voir un personnage littéralement péter un plomb permet de relâcher cette pression que nous vivons. On peut dire d’une certaine manière que l’auteur utilise la catharsis pour notre plus grand plaisir.

On est dans l’attente, est-ce que Marvin va se faire coincer ? Est-ce que Miles va arrêter de boire le temps de l’affaire ? Vont-ils se croiser ? Que veut dire cette fin que l’auteur nous a concocté ? Et si je vous disais que la suite est dans le prochain intégral ?

Malgré l’écriture, l’histoire est très intéressante et personnellement, j’aimerais bien savoir la suite. Cet intégral est trop court, j’espère que le second intégral sera vite disponible.

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