« Comme me l’avait dit Yannick, la nuit ne m’avait pas porté conseil. Tout au plus, elle avait failli me rendre dingue. Dans mon cauchemar, le croquemitaine sans visage se rapprochait du manège et un enfant disparaissait à chacun de ses pas. Dès qu’un des chevaux de bois achevait un tour, un gosse se volatilisait, une lumière s’éteignait, des parents s’estompaient. Il ne restait plus que moi, perdu dans ma propre lueur et mes larmes brouillaient la figure du croquemitaine… »
D’habitude, je n’aime pas faire mes avis à chaud après lecture, car j’apprécie le moment de réflexion qui peut parfois durer des jours. Pourtant, j’ai l’impression que pour me défaire de l’ambiance du livre, si je ne le fais pas tout de suite, je n’y arriverai jamais. Ou alors, je risque d’oublier de dire le plus important. Bref, mon équilibre en dépend.
Pour commencer, je dois dire que je suis complètement bluffée par l’histoire, car elle est surprenante dès le début. On pense commencer en douceur avec l’histoire d’un petit garçon qui marche dans la rue, jusqu’à ce que le coup de massue nous tombe dessus. C’est une histoire de dingue !
L’atmosphère est angoissante du début à la fin. On est happé par l’intrigue qui se met en place. Au début, c’est perturbant à cause des nombreux personnages qui se mettent en place, comme des pièces d’un échiquier. Bizarrement, ce roman m’a rappelé pleins de références complètement différentes, allant de Sire Cédric pour le côté parfois macabre, au clip d’Ayumi Hamasaki pour sa chanson Song for U (où on peut la voir interprétant plusieurs pièces du jeu d’échec, justement), sans oublier le psychiatre fou dans Batman… bref, ce roman m’a retranché dans mes connaissances, m’a fait participé à l’histoire (c’est grave, docteur ?).
C’est du roman noir, l’écriture est subtile, on ne tombe jamais dans la vulgarité, l’histoire est prenante, impossible de lâcher le livre, on en veut plus, comprendre ce qui se passe, qui est réellement le Roi Sombre, pourquoi il fait ça, l’angoisse monte et c’est la panique.
Très honnêtement, je ne conseille pas aux personnes sensibles de le lire le soir, à moins d’aimer se réveiller la nuit tout tremblant à cause d’un cauchemar. Par contre, c’est un livre qui vaut le coup, car il y a une réelle réflexion, un scénario complexe mais qui n’a pas de failles. Souvent, on lit un livre et on trouve des incohérences ou des invraisemblances, pas ici. Je me demande juste ce qui nous attend par la suite, si suite il y a. En tout cas, je serai ravie de continuer à lire cet auteur, car j’ai beaucoup aimé son roman.
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