Le Manoir est le récit de Pauline, jeune archiviste chargée de mettre de l'ordre dans les documents accumulés dans une demeure consacrée depuis un siècle à des pratiques et des rencontres sadomasochistes. Totalement ignorante de cet univers, Pauline entrevoit un monde étonnant de fantasmes. A cette découverte troublante que nous suivons pas à pas au gré des documents classés par Pauline, se mêle une expérience bien réelle avec son employeur, Julien, qui lui impose des règles en fonction de ses caprices.
Aux prises avec cet homme qui associe allègrement la souffrance avec le plaisir, la complicité avec la brutalité, Pauline se retrouve face à elle-même, à ses propres désirs et à ses propres choix. Nous suivons alors son apprentissage, celui de la douleur consentie, du plaisir, de l'amour et de l'acceptation de soi. Le Manoir, porté par la finesse et la force de son style autant que par la puissance de ses évocations, s'inscrit dans la lignée des grands romans de la littérature sadomasochiste aux côtés d'Histoire d'0, Le Lien, Carnets d'une soumise de province ou Frappe-moi !
Si on m’avait dit qu’un jour, je lirai un livre porté sur le SM, j’en aurais sans doute ri. Et pourtant, me voilà à le dévorer. L’auteur avait reçu un prix pour ce roman avant que France Loisirs ne mettent la main dessus et que je le découvre en rayon. Curieuse de nature et ne voulant pas mourir bête, je me suis laissée tenter, tout en me préparant mentalement à entrer dans un monde que je ne connais pas.
Quel est le bilan de ma lecture ? Eh bien, je suis surprise de m’être prise au jeu. On peut adhérer ou pas aux pratiques et cela reste un sujet très intime que nous n’aborderons pas ici. J’ai pris cette lecture comme une explication de la pratique grâce au travail d’archivage de Pauline. Les notes aident à comprendre d’où vient la pratique, comment elle a pris de l’ampleur, dans quel milieu elle fait fureur.
Au-delà de « l’enquête » si on peut dire ainsi, il y a tout de même une histoire d’amour qui se met en place. Alors certains me diront qu’il ne peut y avoir d’amour dans une pratique aussi scandaleuse. Je ne crois pas. Au contraire, l’amour peut se montrer de différente façons : jalousie, possessivité, prise de risque, libertinage,… tant que les partenaires sont en phase, en fait.
Dans son ensemble, j’ai trouvé que c’était une lecture agréable, un de mes professeurs à l’université dirait que : « c’est un roman qui se lit à une main », si vous voyez ce que je veux dire. Bien évidemment, ce roman est pour un public averti et je comprends aussi pourquoi certains ont dit que la série 50 Nuances était très soft, quand on voit les pratiques décrites ici, Christian Grey nous apparait presque comme un ange, en comparaison.
Une curiosité qui m’a bien plu.
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