En 1632, dans la petite ville de Loudun, mère Jeanne des Anges, supérieure du couvent des Ursulines, est brusquement saisie de convulsions et d’hallucinations. Elle est bientôt suivie par d’autres sœurs et les autorités de l’Eglise les déclarent « possédées ». Contraints par l’exorcisme, les démons logeant dans leurs corps désignent bientôt leur maître : Urbain Grandier, le curé de la ville.
L’affaire des possédées de Loudun, brassant les énergies du désir et les calculs politiques, les intrigues religieuses et les complots judiciaires, a inspiré cinéastes et essayistes. Frédéric Gros en fait le roman d’un homme : Urbain Grandier, brillant serviteur de l’Eglise, humaniste rebelle, amoureux des femmes, figure expiatoire toute trouvée de la Contre-Réforme. Récit d’une possession collective, le texte étonne par sa modernité, tant les fanatismes d’hier ressemblent à ceux d’aujourd’hui.
Tout d’abord, un grand merci aux éditions Albin Michel pour nous faire découvrir ses romans de la rentrée littéraire. Cette année, j’ai voulu lire un nouvel auteur en prenant un sujet qui peut faire écho encore aujourd’hui, j’ai nommé le fanatisme religieux.
L’histoire ? Urbain Grandier, prêtre du XVIIe siècle, est accusé d’avoir pactisé avec le diable pour posséder les âmes de pauvres Ursulines, après avoir eu des accusations d’avoir enfreint la règle du célibat.
Honnêtement, c’est un roman très long car il fait office de reportage. On suit chaque épisode des différents personnages. Parfois, on déteste ce prêtre qui prend la liberté d’aimer impunément des femmes, parfois on le plaint d’être accusé à tort juste par esprit de vengeance. Au final, son sort n’est à souhaiter à personne et le Mal se montre là où d’autres voit la dévotion.
On aime ou pas ce genre de roman, mais il faut admettre qu’il nous questionne encore aujourd’hui sur plusieurs sujets, à commencer par le comportement humain, au déni face à sa propre bêtise, à l’interprétation des signes ostentatoires, mais aussi sur le célibat forcé du clergé. Ne faut-il pas assouplir certaines règles pour créer une meilleure cohésion ? Qu’en est-il de l’interprétation des textes sacrés ?
Nous n’irons pas plus loin dans ce débat qui dure encore, en tout cas, ce premier roman est prometteur, car il a une écriture agréable, une histoire intéressante, l’auteur n’entre pas trop dans les détails pour ne pas choquer son lecteur et il invite à la réflexion. C’est un roman réussi.
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