C’est un vieil homme debout à l’arrière d’un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise.
Le vieil homme se nomme Monsieur Linh. Il est seul désormais à savoir qu’il s’appelle ainsi.
Debout à la poupe du bateau, il voit s’éloigner son pays, celui de ses ancêtres et de ses morts, tandis que dans ses bras l’enfant dort.
Le pays s’éloigne, devient infiniment petit, et Monsieur Linh le regarde disparaître à l’horizon, pendant des heures, malgré le vent qui souffle et le chahute comme une marionnette.
Coup de cœur d’une collègue, il ne m’en fallut pas plus pour être prise de curiosité et de le lire à mon tour. Je connaissais déjà l’auteur pour son roman Les Ames grises, un roman bouleversant qui m’avait émue. Je n’en attendais pas moins pour celui-ci, qui raconte l’histoire d’un homme réfugié en France alors que son pays est ravagé. Seul avec sa petite-fille, il découvre un pays inconnu où tout lui semble différent. Il ne comprend pas ma langue, ne veut pas découvrir ce monde aux antipodes du sien, jusqu’à une fameuse sortie au parc où une rencontre va le bouleverser… et le lecteur avec.
Nous parlons ici d’une rencontre qui peut changer une vie à jamais, d’une complicité qui se crée alors que tout oppose les deux hommes. A moins qu’au contraire, elle les rapproche davantage. Ils ne parlent pas la même langue, n’ont pas vécu la même vie, pouvaient devenir ennemis à une période de l’histoire, et pourtant, un lien va se faire entre eux.
C’est une histoire émouvante, profondément humaine, qui nous transporte. La fin n’est pas aussi triste que pour Les Ames grises, pourtant, le lecteur est secoué émotivement tout au long du roman. C’est une belle histoire que je conseille fortement.
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