Japon, de nos jours. Un couple, l’un et l’autre ont faim. Comme il n’y a plus rien à manger dans l’appartement, l’homme raconte à son épouse comment lui et des amis, il y a plusieurs années de cela, ont braqué une boulangerie pour voler tous les petits pains. L’idée séduit la femme mais il est tard, les boulangeries sont fermées, les pains ne sont pas cuits. Qu’à cela ne tienne, un McDonald’s est sur leur chemin…
Je pensais au début que c’était un roman, mais c’est en vérité deux nouvelles, dont la première est traduite pour la première fois en français.
Celle-ci est d’ailleurs très courte et raconte l’histoire de deux hommes affamés qui veulent attaquer une boulangerie, mais leur plan change une fois sur place. La seconde concerne un des deux hommes, marié, encore une fois narrateur de l’histoire, qui va ressentir une nouvelle fois la faim brutale, celle qui lui fait perdre l’esprit.
Mises ensembles, on remarque que ces deux nouvelles forment une boucle, c’est un devoir qu’il faut terminer, ou ici, un délit. La faim devient un mal qui ronge les personnages, qui les change. Elle crée une violence dans le comportement, montre l’autre visage de l’homme.
Je préfère pour le moment ses romans, mais lire ce recueil de Murakami m’a permis de connaître davantage cet homme et son œuvre. J’ai mis peut-être une heure à lire ce livre, on peut donc le prendre comme une parenthèse aux lectures habituelles, une pause. Ça change un peu de ce qui est lu d’habitude, il y a un côté absurde, une personnification de cette faim, sans oublier les nombreuses métaphores et l’allusion à des visions pour mieux comprendre cet état qui devient, malgré lui, personnage essentiel de l’histoire.
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