En 1750, l'Italie est une mosaïque de principautés que dévore une passion commune : l'opéra. Les castrats en sont les monstres sacrés, adulés pour leur voix – à la fois exclus et recherchés pour leur liberté de pensée et leurs mœurs.
Tonio, héritier d'une riche famille vénitienne, a été spolié puis castré à l'adolescence. Guido, fils de paysans, a perdu sa belle voix de castrat à 18 ans et s'est fait compositeur.
Devenus maître et élève, ils vont mettre le monde à leurs pieds et tenter d'assouvir leur vengeance à l'encontre de ceux qui, à l'origine, ont décidé de leur destin.
Ici, pas de fantastique, ce roman s’apparente davantage à un roman historique, prenant comme sujet les castrats italiens de la Renaissance. On peut y voir une sorte d’envoûtement grâce à l’écriture, la description des opéras, de la voix de Tonio, car c’est un personnage qui séduit, charme les spectateurs par sa beauté, mais aussi par son incroyable chant.
Il y a une grande recherche historique qui a été faite au préalable, mais aussi au niveau musical. En effet, l’auteur ne se contente pas d’écrire avec son imagination seule, elle nous prouve encore une fois qu’elle maîtrise son sujet, cela tourne parfois au documentaire, on apprend des choses insoupçonnées, j’étais parfois surprise d’apprendre des aspects de la vie des eunuques que je pensais impossible.
Trahisons, amour, loyauté, revanche, ce sont les mots que je retiendrai pour cette lecture. Nous suivons la vie de deux personnages qui vont se croiser, s’unir, afin de prouver qu’ils ont leur place dans la société, qu’ils sont essentiels, peuvent être au-dessus de tous, contrôler leurs ennemis. On ressent beaucoup de peine pour eux, on veut absolument qu’ils réussissent leurs projets, surtout celui de Tonio, coupé de sa famille, castré parce qu’il existe et dérange.
Je ne lis pas de romans historiques, j’ai toujours du mal à retourner dans le passé et apprendre des choses qui rompent avec mon idéal, ma vision scolaire de l’histoire, car on ne nous dit pas tout, et apprendre par les livres une certaine vérité me fait toujours quelque chose. C’est donc loin d’être mon roman préféré, pourtant, je suis très heureuse d’avoir lu La Voix des Anges, car l’écriture est toujours aussi sublime, je pense qu’il y a vraiment une très bonne traduction qui retranscrit ce que veut faire passer l’auteur.
Si vous aimez les romans bien écrits, une histoire qui se met en place doucement et qui prend le temps d’avancer, je vous le conseille vivement.
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