Lorsqu'elle se réveille en cette fin du XIXe siècle, Chava est enfermée dans une malle au fond d'un navire qui les emmène, elle et son nouveau mari, vers New York, loin de la Pologne. Faite d'argile, c'est une golème, créée par un rabbin qui s'est détourné de Dieu pour se consacrer à l'occultisme.
Lorsqu'il se réveille, le djinn est violemment projeté sur le sol de l'atelier d'Arbeely, un artisan syrien. L'instant d'avant, c'est-àdire mille ans plus tôt, cet être de feu aux pouvoirs exceptionnels errait dans le désert.
La golème et le djinn, fantastiques immigrés, se rencontrent au hasard d'une rue. Eux seuls se voient tels qu'ils sont réellement. Chacun sait que l'autre n'est pas humain. Tous deux incapables de dormir, ils se donnent rendez-vous une fois par semaine, la nuit, pour arpenter les rues de Manhattan, qu'ils découvrent avec émerveillement.
Mais une menace plane sur eux. Le créateur de la golème, d'un âge très avancé, est prêt à tout pour échapper à la mort. Et il a vu ou se cachait le secret de la vie éternelle : à New York.
Un conte initiatique, une fresque historique, un récit choral et une merveilleuse histoire d'amour pour un premier roman éblouissant.
Tout d’abord, un grand merci à Robert Laffont pour cette découverte. La quatrième de couverture m’avait intriguée, car on mélange ici deux cultures, deux croyances qui vont se retrouver dans un monde totalement inconnu, mais qui va devenir leur foyer.
Il y a plusieurs points de vue pour ce roman de plus de 500 pages qui tournent autour de nos deux personnages phares : Chava, une golème créée pour devenir l’épouse parfaite d’un juif en fuite vers l’Amérique, malheureusement mort pendant le voyage, et Ahmad, djinn puissant rendu à l’état d’esclave sortant d’un ustensile par un artisan syrien du nom d’Arbeely. Tous les deux vont être cachés, protégés, avant d’aller découvrir ce nouveau monde plein de mystères qui leur tend les bras.
Oui, le roman est long, car il y a de nombreuses descriptions, notamment des sentiments qu’évoquent ces deux personnages hors du communs à leur alentour. Il va y avoir des amitiés, une menace qui prendra forme petit à petit.
On s’attache à eux. Chava, bien qu’elle soit une créature faite d’argile, possède des sentiments bien humains. Certes, elle n’a pas certains besoins comme nous, mais sa façon de penser est sans doute plus humaine que celle des mortels qu’elle croise tous les jours. Quant à Ahmad, il a quelque chose qui intrigue. Même s’il est très vieux, il ne se rappelle plus qui l’a enfermé dans un flacon d’huile, il sait seulement que c’est un magicien qui l’a emprisonné avec du fer.
Pour un premier roman, je suis admirablement surprise. En effet, j’ai pu lire des premiers romans qui avait fait un carton aux Etats-Unis mais que je n’avais pas aimés. Ici, c’est le contraire. L’histoire est très belle, bien écrite, on ne voit plus le nombre de pages lus une fois plongé dedans. Et surtout, il y a une connexion qui se fait entre les personnages. Issus de deux cultures différentes, Chava et Ahmad vont devenir deux amis que rien ne peut séparer… ou presque. L’auteur a su donner des sentiments à des êtres faits de feu et d’argile, montrant que la différence peut rapprocher et non détruire.
Une belle leçon de vie que je conseille fortement.
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