Dans la ville fictive d'Elron, à la fin des années 90, une poignée d'élèves et de professeurs se préparent au célèbre bal des Monstres du lycée Robert-Mitchum. Erin, seize ans, se réveille un matin et découvre avec effroi que ses cheveux sont pleins de vers, que ses doigts tombent les uns après les autres... Tout semble indiquer qu'elle est morte... Pourtant, malgré son odeur pestilentielle et sa chair en lambeaux, Erin doit quand même aller en cours. Elle cache son corps putréfié de zombie derrière des vêtements informes et du maquillage, et personne ne semble s'apercevoir de son état. Derrière un récit survolté et gorgé de références à la Pop culture se dessine une description juste de l'adolescence, entre exploration de soi et désir de se fondre dans la masse. Le tout servi par un style vif et original, un ton irrévérencieux et des rebondissements tout à fait loufoques.
Dans ce roman espagnol, on suit la vie de quelques personnes d’un lycée, soit quelques élèves et personnes du corps enseignant. Ces personnages sont nombreux dans ce livre, néanmoins, on arrive très facilement à tous les suivre, à faire des liens entre eux et je trouve ce point très fort, car on a souvent du mal à comprendre qui est qui, quand on change de scène, le lecteur est vite perdu parce qu’il a oublié la moitié des noms. Ce n’est pas du tout le cas ici, j’aimerais bien savoir faire comme l’auteur.
Au niveau de l’histoire, c’est parfois assez cru. On suit tout de même des lycéens en pleine puberté, je vous laisse imaginer à quoi ils peuvent penser, ce qu’ils planifient,… C’est aussi une histoire originale, il y a une touche de fantastique qui aide à aborder des sujets de société sans que cela choque. En effet, nous sommes nombreux à être allé au lycée et nous savons que ce n’est pas uniquement un lieu d’étude, d’autres choses s’y passent et il y a parfois une impression de tabou, comme si on voulait fermer les yeux. Ici, c’est donc une vision romanesque mais aussi journalistique, d’une certaine manière. On implante ainsi du second degré, des références de science-fiction, une élève zombie et le tour est joué, ça marche, on a envie de lire et de connaître la fin.
Mais la fin, justement, quel dommage ! Pourquoi est-elle aussi rapide ? J’ai l’impression d’avoir loupé un épisode. J’aurais tellement aimé lire un peu plus, je suis sûre que quelques pages en plus aurait suffi pour vraiment tout boucler correctement, même vingt pages, c’était bon. De plus, le dernier chapitre se concentre sur un personnage qu’on a à peine vu. C’est comme si on partait sur autre chose.
Bon, il faut aussi se dire qu’à part ce point, ce roman est très bien. C’est le premier roman de cette auteure et si elle corrige ce petit défaut, elle pourra assurer pour ses autres projets (si elle en a).
Malgré ce petit bémol, j’avoue avoir bien aimé ce roman. Je serai ravie de lire d’autres romans de Laura Fernandez si elle continue à écrire.
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