1941. Hitler décide d’envahir l’Union soviétique. Dans la précipitation, on organise l’évacuation vers l’arrière de milliers d’enfants. Viktor et Nadia sont parmi eux. Mais, pour la première fois de leur vie, les voilà séparés. Viktor est envoyé dans un kolkhoze à Kazan, pendant que Nadia se retrouve bloquée à proximité du front des combats. Désormais, Viktor n’a plus qu’une idée en tête : traverser le pays dévasté par la guerre, les bombardements et la faim, pour retrouver sa soeur. Et pour cela, il doit être prêt à tout. Car, dans un pays en guerre, nécessité fait loi.
L’auteur est connu pour son premier roman jeunesse Le Célèbre Catalogue Walker et Dawn que j’avais adoré ! Oui, il aime les grands titres, c’est vrai, il aime aussi les histoires qui touchent à la réalité, au patrimoine. Ici, on rencontre un roman qui se passe pendant la Seconde Guerre mondiale en U.R.S.S., chose peu commune dans la littérature actuelle (je parle pour la jeunesse, pour la littérature « adulte » il y a Follett si cela vous intéresse).
Nous suivons des jumeaux obligés de quitter Léningrad pour leur sécurité, même si on leur répète que les soviétiques gagnent la guerre et qu’il n’y a aucune raison de s’en faire. Nous sommes en 1941, inutile de vous dire que la fin de la guerre est encore loin, surtout pour des enfants qui se rendent compte que la vérité change pour plaire à une doctrine bien ancrée. Du coup, qui croire ?
Nos enfants se retrouvent séparés pour la première fois, si bien qu’on va suivre leurs aventures à travers leurs cahiers, jugés par un représentant de l’armée pour voir s’il y a violation du code soviétique et il y en a des fautes commises par les enfants. Cependant, nous sommes en guerre, est-ce si grave d’essayer de survivre dans un monde cauchemardesque ?
Ce roman est émouvant au possible parce que l’auteur a fait le choix de l’écriture épistolaire, en y incluant des photos d’archives. Certes, certaines choses ont été modifiées pour les besoins de l’histoire, mais le lecteur a vraiment l’impression de lire ce qu’on vécut Viktor et Nadia, si bien qu’on ne peut s’empêcher de ressentir de l’empathie pour ces enfants courageux.
On pleure, on sourit, nos trippes nous font mal à certains passages. C’est clairement un beau roman, celui qui vous fera réfléchir même la lecture terminée. On peut le lire à partir de 12 ans, mais je le recommande aussi aux adultes, pour qu’ils se rendent compte que la littérature de jeunesse n’a rien à envier aux auteurs qu’ils peuvent lire. Ici, il n’y a pas de violence gratuite qui mettra mal à l’aise le lecteur, seulement une histoire qui mérité d’être lue et apprécier à sa juste valeur.
J’avais dit que je ne lâcherai pas cet auteur et ce second roman confirme ce que je pense. Lisez-le, vous ne le regretterez pas.
Ajouter un commentaire