Au Gymnasium, le lycée de la ville haute, il y a les jaguars, programmés pour la réussite, et quelques rois du ruisseau, des Gavroche et des Esmeralda égarés. Comme Tadeusz et ses mains rouges. Il porte des maillots de sport ou des chemises de bûcheron, vit en banlieue, excelle en russe.
Personne ne le connaît vraiment. Il est étrange, bizarre, solitaire, d’ailleurs.
Un peu comme cet ange, sans sexe et sans âge, qui se noie dans les pages des livres, au point d’en oublier les autres et son propre corps. Un ange de dix-sept ans qui pense, dort, rêve en grec, sa matière préférée. Une passion qui s’incarne dans Amours des dieux et des héros, le livre le plus précieux de la bibliothèque du lycée.
Un jour, cette raison d’être disparaît des rayonnages.
À son retour, le livre n’est plus le même, avec, entre ses pages, les traces d’un autre. Comment alors supporter la réalité quand le paradis est aux mains rouges d’un inconnu et que la vie gronde de plus en plus fort, de plus en plus dangereusement ?
L’école des loisirs n’a pas arrêté de ressortir des œuvres qui ont marché et qui souvent, peuvent encore parler aux lecteurs actuels. Ce roman, adressé aux ados, en fait parti.
L’histoire se passe au Luxembourg dans une petite ville séparée en deux : les beaux quartiers et le reste. Notre narratrice, une admiratrice de la Grèce antique, découvre qu’un autre élève possède la même passion qu’elle. C’est tout naturel qu’ils deviennent amis alors que tout les sépare. C’est un enfant d’immigrés quand elle a des parents qui ont réussi mais qui ne sont pas proches d’elle.
On y parle de faits de société, de sujets qui fâchent tout en ayant cette belle relation qui sort du lot, jusqu’à ce que les malheurs s’enchainent. L’histoire est belle mais triste, bien écrite. On souhaite une meilleure fin, bien que celle-ci soit malheureusement réaliste.
J’ai bien aimé ce livre, même si la fin m’a peiné. L’auteur a réussi son coup en me touchant et je ne serai pas la seule. Enfin, je crois et j’espère.
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