Villon nous touche violemment par son évocation gouailleuse et amère de la misère, de la déchéance et de la mort. Mais c'est aussi un poète ambigu, difficile moins par sa langue que par son art de l'allusion et du double sens. La présente édition, entièrement nouvelle, éclaire son œuvre et en facilite l'accès tout en évitant le passage par la traduction, qui rompt le rythme et les effets de cette poésie sans en donner la clé. Toute la page qui, dans les autres volumes de la collection, est occupée par la traduction est utilisée ici pour donner en regard du texte des explications continues que le lecteur peut consulter d'un coup d'œil sans même interrompre sa lecture.
On continue dans la littérature médiévale avec cette fois-ci un auteur à l’écriture parfois grivoise que l’on nomme Villon. Poésies est donc un recueil bien différent de celui de Rutebeuf, déjà par sa taille (deux fois plus court) et par son contenu. La plus grosse partie est sans aucun doute consacrée à son testament où il délègue tous ses biens matériels mais aussi moraux.
Sur ce dernier point, on peut remarquer que Villon n’y va pas de main morte pour critiquer l’état dans lequel il vit, notamment sur sa condamnation à mort après quelques délies. Il donne également des conseils à tous les voleurs de son entourage pour ne pas se faire prendre comme lui. On pourrait le qualifier de mauvais filou, quelque part.
Bien entendu, c’est une œuvre personnelle rédigée en vers. On y perçoit un côté chantant avec des vers répété en fin de strophe, on pourrait supposer qu’il accompagnait ses écrits avec de la musique, partageant ainsi ses œuvres plus ouvertement.
L’avis est partagé. Certes, on peut considérer l’œuvre comme de nombreux poèmes et donc apporter une certaine valeur méliorative, mais il faut aussi dire que c’est une œuvre qu’on lit parce qu’on nous le demande, et non par envie (ou alors, il faut être passionné, mais vraiment).
Le petit plus tout de même pour ce livre : les connotations très grivoises qui font bien rire, sans oublier qu’au contraire de Rutebeuf, on n’incite pas le lecteur à se convertir à la religion. En parlant de conversion, on va passer à un autre auteur, qui lui, est ouvertement pour le christianisme et contre le reste, y compris contre les autres qui s’en rapproche le plus (pour ceux que ça intéresse, j’ai nommé Saint Augustin).
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