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L'Enéide - Virgile

L eneide 5561 120 200Après la chute de sa patrie, le prince troyen Énée entame un long et périlleux voyage qui doit le conduire en Italie où son destin est de fonder Rome. La déesse Junon s'y oppose et tente de le faire périr dans une tempête. Il s'échoue sur les côtes africaines où Didon, la reine de Carthage, s'éprend de lui et le supplie de rester auprès d'elle. Énée ne peut s'y résoudre et quand Didon à l'aurore aperçoit la flotte qui s'éloigne des côtes, elle se plonge dans le sein l'épée de son amant qui, parvenu à l'embouchure du Tibre après plusieurs années d'errance, luttera pour accomplir sa vie et finalement régner sur le Latium. Ecrite vers la fin du Ier siècle avant Jésus-Christ, l'épopée latine de l'Enéide s'établit à la même hauteur où les Grecs avaient pu placer l'Iliade et l'Odyssée que Virgile d'ailleurs imite. Mais si, dans ces douze chants qui accueillent le merveilleux comme le tragique, les Romains pouvaient voir un grand récit de fondation, notre culture occidentale, de Didon et Enée de Purcell au " Cygne " où Baudelaire évoque Andromaque, n'a cessé de nous rappeler que l'étoffe humaine de ses héros et l'exception de leurs aventures appartiennent toujours à notre mémoire.

En général, la littérature antique se lit très rapidement pour moi, pourtant, il y a eu exception. Virgile est reconnu pour avoir beaucoup de talent dans l’utilisation de sa langue, sa façon de tourner les phrases, d’expliquer les sentiments de ses personnages, peu importe le camp, de décrire au moindre détail, allant parfois jusqu’à une saturation pour le lecteur. Les professeurs et les adeptes de l’antiquité ne jurent que par lui : Virgile par-ci, Virgile par-là…

Le début de cette œuvre est intéressant, car c’est la continuité des histoires d’Homère. Après la chute de Troie entre les mains des Grecs, une minorité réussit à s’enfuir vers l’Italie afin de rebâtir une cité digne de ce nom. Enée fait de nombreuses rencontres, puis on fait un grand retour en arrière qui dure sur au moins deux chants (chapitres). On lit vite pour savoir ce qui se passe après : Enée trouve une jeune fille pouvant remplacer sa femme morte à Troie (comme c’est dommage et bien calculé !), alors bien sûr, il pense toujours à sa femme, mais on ne peut pas dire non à une belle plante qui se trouve devant nous sur un plateau d’argent, même si elle est promise à un autre depuis des années. Du coup, encore une fois, une femme est l’une des causes de la guerre (l’idiotie des Mâles voulant montrer qui frappe le plus fort est aussi une des causes de la guerre).

Du coup, jusqu’à la fin, ce n’est que des combats entre des personnages intermédiaire, Enée est absent pendant une grande partie, puis il arrive, est protégé par sa mère Vénus, même Junon ne peut rien contre lui.

Peut-être qu’on s’habitue à l’écriture antique, du coup, on a plus de mal à apprécier une telle œuvre, qui reste tout de même remarquable, la lire encore de nos jours, cela est d’ordre de l’exploit. Sans oublier qu’on assiste à une grande progression des personnages. Au début de l’œuvre, on pense avoir affaire à un « trouillard », un déserteur, puis on découvre un guerrier rongé par la vengeance.

Il est certain que Virgile fut le digne successeur d’Homère, c’est dommage qu’on ait tant de mal à apprécier un livre pareil, mais il faut reconnaître que l’homme à évoluer dans la littérature, peut-être que l’épopée est effectivement en voie de disparition.

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