Le Château de Walpurgis - Philippe Duchateau
Josuan reçoit un jour une lettre alarmante d’un de ses vieux copains de classe qui le supplie de venir le rejoindre à Northcalton, où il a de sérieux problèmes. N’écoutant que son courage et porté par la fougue de sa jeunesse, Josuan vole au secours de son ami. Mais la route est longue, et il fait étape dans l’auberge de l’inquiétante Lucy. Il y rencontre la jeune et jolie serveuse, Louisia, et s’en amourache aussitôt. Après avoir quitté l’établissement, Josuan est victime d’un « étrange » accident de voiture. Sa vieille Ford réduite à un tas de tôles, il doit poursuivre le chemin à pied, dans les frimas d’un paysage carnivore. Ses pas le mènent alors au château de Walpurgis. Où l’enfer lui ouvre ses portes.
En effet, les habitants de ce palais délabré se révèlent tous plus loufoques et satanistes les uns que les autres. Mais aussi comiques soient-ils, ces hurluberlus semblent en vouloir pour de bon à la peau de Josuan. Et de Louisia, qui se retrouve – par quelle malédiction ? – bientôt prisonnière, à ses côtés.
Comme beaucoup d’autres avant eux, les jeunes gens ne servent qu’à amuser cette galerie de frapadingues, en attendant de finir, selon les projets réjouissants du maître des lieux, au fond d’une oubliette, une cagoule sur la tête et une balle entre les deux yeux. L’amour donne des ailes, dit-on. Les tourtereaux en auraient bien besoin pour séchapper de cet asile et sauver leur vie.
Avec Le Château de Walpurgis et ses adorateurs de Satan, Philippe Duchateau distille un suspense diablement drôle et méchamment hilarant.
Je vais être honnête avec vous : c’est un roman très, très, très particulier, en-dehors des sentiers battus. Tout cela commence avec les personnages, y compris le héros ! Quant à la famille qu’il découvre sur sa route au café, elle me fait penser à la famille Thénardier dans les Misérables mais en plus bizarre. C’est un roman complètement barge, qui change des histoires traditionnelles. Si vous aimez le confort des romans aux schémas très classique, passez votre chemin, sinon, je serai très heureuse de vous amener vers un livre qui sort de l'ordinaire. Voyez plutôt.
Au niveau structure, le roman se découpe en quatre parties et chacune d’elles possède une période spécifique : le jour, le soir, la nuit et un regroupement de jours, comme pour annoncer un cercle parfait dont Josuan doit revivre jusqu’à la soirée des initiés dans laquelle il va participer sans le désirer. Il y a une écriture fluide, des descriptions quand il le faut sans plomber l’histoire. Par contre, j’avoue qu’il faut passer les 60 premières pages pour que le lecteur soit intrigué par la tournure des événements, ou la deuxième partie, c’est à quelques pages près. Une fois la première partie passée, l’histoire passe très vite. Ce n'est pas que la première partie est longue, pas du tout, mais quand vous êtes curieux, vous voulez simplement savoir ce qui va arriver à Josuan après avoir suivi les indications de Lucy, une femme au sang bouillonant qui annonce rien de bon.
Plus on avance, plus ça part en sucette ! Le château de Walpurgis regorge de secrets et de gens vivant hors du temps, complètement décalé avec une logique parfois implacable, et c’est ça le plus étonnant ! C’est une sombre comédie qui ne manque pas de logique, c’est captivant car hors du commun. Je reste tout de même un peu sur ma faim car je m’attendais à plus barrer que ça, mais je vous conseille cette lecture si vous voulez lire autre chose qu’un schéma classique, parce que ça reste très barge. Une découverte qui m'a beaucoup plu. J'attends de voir la suite.
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