La Vampire - Paul Féval

9782918287032 Février 1804, dans les rues de Paris, la rumeur grandit. Une vampire aurait pris ses quartiers en bord de Seine et serait déjà responsable de la disparition d’une centaine de jeunes gens fortunés. C’est que cette vampire-là semble autant intéressée par l’or que par le sang. Et Paris s’interroge : est-ce là le fait d’une organisation secrète ou d’une véritable goule? Loin de toute cette agitation, René et Angèle s’aiment et s’apprêtent à se marier. Mais la jeune fille se sent de jour en jour plus délaissée. Son amant en préférerait-il une autre? Sans doute pas. Pourtant quand on est le neveu du plus redoutable opposant de Napoléon, il faut se méfier des belles dames aux cheveux de jais…

Au niveau de l’écriture, on ressent le côté XIXe siècle, œuvre que l’on pourrait associer au Portrait de Dorian Grey d’Oscar Wilde, notamment sur la description matérielle. Comme toute œuvre de ce siècle, les premiers chapitres nous paraissent flous, des personnages et des actions sont placés sans que l’on comprenne au premier abord de quoi il s’agit réellement, on comprend le sens de ces événements qu’à la toute fin, aux dernières pages.

L’auteur aime nous entraîner d’un endroit à un autre pour nous amener à découvrir différents personnages. Les sentiments ont une place essentielle, on a l’impression que chaque sentiment possède son personnage et non l’inverse, ainsi, deux personnages à proximité peuvent avoir une vision et un sentiment différent qui l’envahit à cause d’une vision qui le blesse, le sublime…

C’est le genre de roman que l’on considère comme populaire, on le sait tous, avec Dracula de Bram Stoker et Carmilla de Sheridan le Fanu, le vampire est mis à l’honneur, il y a par conséquent un rappel des croyances de l’Est pour innocenter sa société et montrer du doigt une culture au final incomprise, du moins, c’est ce qu’on pourrait ressentir, à moins qu’avec ce mythe, on ne veuille en réalité montrer du doigt, à la manière de Montesquieu avec ses Lettres Persanes, notre société à l’époque Napoléonienne qui connaît des complots à l’encontre de l’homme politique.

Bon roman dans l’ensemble, le personnage de la comtesse reste flou jusqu’à la fin. Est-elle réellement un vampire ou est-ce le nom que l’on attribue à une telle femme ? Le bon côté du roman, c’est qu’il faut le lire en acceptant le côté culturel et non le côté divertissant. En revanche, ce n’est pas le genre de roman pour s’évader, il y a un enjeu derrière, une critique, l’auteur veut dénoncer quelque chose, il veut partager son avis. En bref, un livre à lire si vous aimez apprendre.

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