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La Panse - Léo Henry

1249716002 Bastien Regnault part à la recherche de Diane, sa soeur jumelle, dont la famille n'a plus de nouvelles depuis plusieurs mois. Des indices convergents le mènent très vite à la Défense. Le quartier d'affaires, chargé d'histoire, va, petit à petit, se dévoiler à lui, lui révélant un monde inconnu et souterrain, où, semble-t-il, officie une mystérieuse et très ancienne société secrète : la Panse. Après Le casse du continuum, Léo Henry poursuit, avec La Panse, son exploration des genres dits "populaires". Il propose cette fois un thriller d'infiltration lovecraftien ancré dans l'ici et maintenant, un roman remarquable, qu'on ne lâche plus une fois entamé, preuve, s'il en était encore besoin, de son immense talent.

 

En lisant la quatrième de couverture, je m’attendais surtout à une sorte d’enquête ésotérique, une sorte de course-poursuite à travers Paris pour comprendre ce qui se passe réellement au quartier de la Défense. Ce n’est pas vraiment ça.

En réalité, l’histoire va de surprise en surprise. Déjà, l’histoire se présente comme un journal de bord avec une proximité temporelle avec notre réalité qui rend le roman plus authentique, plus vrai. Certes, Bastien part à la recherche de sa sœur disparue, mais se voit confier un travail qui pourrait lui donner la clé afin de retrouver sa jumelle. Donc pas de course-poursuite, juste une escapade dans une secte qui va prendre de plus en plus d’ampleur.

Au début, c’est assez léger, on ne voit pas vraiment le côté science-fiction, jusqu’à comprendre ce qu’est la panse. Je vais peut-être loin en comparaison, mais ce roman me fait penser à Germinal de Zola, quand les mineurs entre dans cette bouche qui les avale un par un. Cette description infernale est assez proche, ou du moins, c’est le rapprochement que je fais par moment. On a ainsi cette impression d’étouffement, d’être dans un lieu tentaculaire où l’homme devient la chose de l’architecture si ambigüe de la Défense.

Le personnage principal, Bastien, est au début assez effacé, je trouve. Il prend la décision de retrouver sa sœur parce que ses parents le pousse, d’une certaine façon. Il accepte le travail qu’on lui propose parce que c’est sensé l’aider, mais il n’émet pas une seule fois une objection. Comme s’il subissait ce qu’il lui arrivait. Par la suite, il prend de l’ampleur, mais il n’arrive presque pas à prendre ses décisions seul. Quelque part, il n’est pas héros de son histoire, c’est presque une marionnette, et en cela, on retrouve l’influence de la littérature de la fin du XIXe siècle. Honnêtement, c’est après coup que je me rends compte que ce roman est plein de finesse, j’ai l’impression de lire un vieux roman avec, bien sûr, une modernité, mais l’écriture est superbe. Enfin un roman où l’écriture donne de la magie aux mots !

Vous l’aurez compris, plus personne ne peut voir la Défense de la même manière après la lecture de ce livre et il me tarde de lire d’autres romans de cet auteur, car si tous les autres ont le même impact sur le lecteur, je dis oui de suite !

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