La Loge noire - Jean-Pierre Croquet

9782809820577 001 g 220x352 Angleterre, mai 1914. Alors que des menaces de guerre planent sur l’Europe, l’inspecteur Adey enquête sur une série de meurtres étranges, qui ne sont pas sans rappeler ceux de « l’automne de la terreur », où un certain Jack l’Éventreur sévissait dans les quartiers pauvres de Whitechapel. Au même moment, un courtier du nom de Mark Bowen se rend à Londres pour acquérir la Kabbala denudata, un incunable essentiel de la tradition occulte. Il est mandaté par Aleister Crowley, membre de la société secrète Golden Dawn, qui traîne une réputation de mage noir… et milite dans les mouvements séparatistes celtisants. Mais lorsque Bowen arrive à la librairie de Geoffrey Bloom, dans le quartier mal famé de Soho, il découvre celui-ci égorgé. Et l’ouvrage convoité a disparu ! Coupable idéal, Bowen devient un homme traqué. Pour prouver son innocence, il devra retrouver l’assassin et découvrir quel secret cache la Kabbala denudata que convoite la mystérieuse Loge noire… 
Dans un suspense où plane l’ombre de Conan Doyle, commence alors une course contre la montre qui fera se côtoyer révolutionnaires irlandais, espions allemands, anarchistes et francs-maçons. 

 

Pour commencer, le titre définitif n’est pas comme celui annoncé : Rouge Soho. Autant ce titre nous évoque tout de suite de quoi ça parle avec la quatrième de couverture, autant le titre La Loge noire est déjà plus mystérieux. Même le premier chapitre ne nous donne pas d’indice sur cette appellation, il faut continuer pour avoir ensuite une idée.

D’ailleurs, en parlant de chapitres, une chose que j’ai beaucoup aimée, est la longueur qu’ils peuvent avoir. Ils sont en effet courts, permettent aux lectures de faire des pauses plus fréquentes, notamment pour les utilisateurs des transports en commun, ou ceux qui auraient des mini pauses lectures. La lecture est aussi très agréable. On suit différents personnages, c’est pourquoi, le choix de chapitres courts est une bonne idée. Autre point positif : cela nous permet de ne pas prendre de plein fouet l’horreur des meurtres commis. Au contraire, on suit l’intrigue en voulant découvrir la suite, sans rester sur ces crimes, sur ces visions cauchemardesques. Le lecteur se retrouve dans le rôle de détective, quelque part, il assemble les différents éléments et fait sa propre enquête.

Tout cela se passe avant la Première Guerre mondiale à Londres. On côtoie les complots politiques, on voit déjà se former des alliances, des peurs de voir des pays déclarer la guerre, mais surtout, l’occultisme rentre en jeu. Il séduit, on ne sait pas s’il est réellement présent ou non, mais pour revenir sur les meurtres, on a cette impression que le lecteur est envoûté, si bien qu’il n’est du coup pas oppressé par les meurtres, il les voit au contraire d’une façon subtile.

Franchement, l’auteur est un génie. Tout est dosé, de sorte qu’il n’y a pas d’excès. Bien entendu, il y a des pertes, et l’une des dernières m’a beaucoup touché, puis le coup final arrive de manière parfaite. Petite chose en plus : l’histoire est décrite de manière journalière, on y voit aussi des vraies personnalités historiques. Des détails qui, une fois assemblés, prennent tout leur sens.

Une vraie réussite !

Ajouter un commentaire

Anti-spam