Les Evaporés - Thomas B. Reverdy

Les evapores Trois cartons et une valise, c est tout ce que Kaze a emporté avec lui cette nuit-là. Et, également, les raisons de sa fuite. Comment peut-on si facilement disparaître ? Ici, au Japon, on en a légalement le droit. D un disparu, on dit simplement qu il s est « évaporé ». Mais Yukiko, elle, ne veut pas renoncer
à chercher son père, un père qu elle a pourtant quitté depuis des années pour vivre à San Francisco. Elle demande à Richard B., son ancien amant, de partir avec elle à la recherche de Kaze. Par amour pour elle, ce détective privé et poète à ses heures mènera l enquête dans un Japon « parallèle », celui du quartier des travailleurs pauvres de San ya à Tokyo, repaire pour des milliers d évaporés, et des camps de réfugiés autour de Sendai. Peut-on se débarrasser de son passé ? Refaire sa vie ? Ces questions sont au coeur de ce roman qui, sous ses dehors de roman policier et d histoire d amour, mène une véritable enquête existentielle. De façon poétique et sensible, Thomas B. Reverdy explore la part d ombre en chacun de nous, cette tentation d un « ailleurs si j y suis » et met en scène toutes les variations possibles de notre désir de fuite.

Je ne connaissais pas l’auteur, ni son travail, jusqu’à ce qu’une collègue en parle lors d’une soirée littéraire. Puis, en lisant un extrait, je me suis dit qu’il fallait que je le lise.

Le sujet abordé ne pouvait que me plaire : un fait de société japonais. Comment peut-on croire une seule seconde que tout va bien dans ce pays qui est si loin du nôtre ? On dit ce pays sûr, organisé. La vie possède un rythme que nous ne pouvons comprendre.

Au-delà des recherches ou des témoignages, l’auteur écrit un roman où se mêle quatre vies différentes, liées d’une certaine manière, que ce soit les liens familiaux ou une caractéristique commune. Après la catastrophe de Fukushima, des japonais se sont mis à disparaitre, comme ça, sans qu’on ne les voie partir et c’est quelque chose de courant au pays du Soleil Levant. C’est parfois pour fuir une dette trop grande, des ennuis avec les Yakuzas ou tout simplement refaire sa vie,… toutes les excuses sont bonnes pour devenir un « évaporé ». C’est aussi le moyen d’être oublié, car on ne parle pas de ces personnes, croyant que cela porte malheur.

J’ai été conquise par l’écriture de ce roman, par l’histoire de Kaze, qui s’éloigne de sa famille et réussi à disparaitre, pourtant, ce n’est pas mon personnage préféré et d’ailleurs, je n’en ai pas. Je ne les déteste pas, mais je n’arrive pas à les aimer, comme si tout était calculé pour que le lecteur voie les agissements de très loin, ou c’est tout simplement mon regard européen qui le fait sans que je m’en aperçoive.

S’il y a une leçon à retenir ici, c’est qu’il faut savoir laisser les gens partir, peu importe comment. C’est pourquoi, j’ai été surprise de la fin, mais elle est logique avec le déroulement des événements et au final, après quelques interrogations personnelles, on l’accepte.

Je dois admettre que j’ai été perdue à certains passages, sinon, je trouve que c’est un très bon roman qui se lit avec facilité. Le dernier roman d’Amélie Nothomb est en lien également avec le Japon, je pense de plus en plus à le lire. En attendant, je conseille ce roman aux lecteurs aimant les livres bien écrit, les histoires qui vous transportent ailleurs.

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