Les Princes charmants n'existent pas - Maïa Brami

20451885 L'appartement est vide. Je file dans ma chambre, me défais de mon sac à dos, retire mes ballerines. Je remarque mon coeur qui bat un peu vite. «Allons Nora, me dis-je, serait-il possible que ce garçon grave mignon qui ne t'aurait même pas remarquée si tu étais la dernière fille sur Terre, t'ait fait de l'effet ?» Je respire un grand coup et tente de reprendre mes esprits :

Option 1 : préparer mon fameux fondant aux trois chocolats.
Option 2 : faire mes devoirs.
Option 3 : rêvasser en feuilletant pour la millionième fois mes albums d'Ava. Enfin, pas facile avec la colonie de pigeons qui a élu domicile sur mon balcon. Leurs roucoulements me rendent folle, sans parler du raclement continuel de leurs pattes sur le zinc, pire que le crissement de la craie sur un tableau ! Tiens, justement, voilà l'occasion ou jamais de les chasser. J'ai lu sur Internet qu'ils détestent les matières réfléchissantes, je vais donc m'amuser à décorer la balustrade de Bolduc argenté.
Avec des ciseaux, je prépare des tortillons de ruban, que je compte entrelacer à la rambarde du balcon. J'ouvre la fenêtre et là, quelque chose m'intrigue, un carré de papier blanc planté dans mes géraniums moribonds. C'est une enveloppe, sur laquelle se détache une écriture ronde tracée à l'encre bleue effaçable. Je lis :
Rodrigue Briand
32, rue du Chemin-Vert,
75011 Paris

Ayant une petite semaine de vacances, j’en profite pour me rattraper niveau lecture (ce qui ne permet pas de faire baisser ma PAL malheureusement), et j’ai ressenti une envie de lire un roman léger, qui nous tient pendant quelques heures en nous emmenant loin de la vie de tous les jours sans prise de tête. Je l’ai trouvé avec ce roman.

Nora entreprend une relation épistolaire avec son voisin qui vient de se faire larguer par lettre. Tous deux adolescents, on entrevoit deux façons d’écrire, l’une étant plus littéraire, l’autre plus brutale, plus masculine. L’auteure réussit à définir ses personnages dans leur écriture et même si on suit un peu le quotidien de la jeune fille, c’est le côté courrier qui retient notre attention, grâce à une typographie qui change selon l’expéditeur.

On découvre des problèmes d’adolescents, une envie de vivre une relation unique et différente, loin de la banalité, de la normalité, mais il y a le désir de voir plus loin. Rodrigue veut plus qu’une relation platonique et des sentiments naissent à travers les petits mots. Quant à Nora, c’est la peur de briser cette relation qui la renferme sur elle-même.

C’est une histoire légère qui n’a pas à rougir car elle est bien écrite et sort du lot. Elle a le mérite d’être prenante, on en vient à attendre la lettre suivante afin d’apporter une réponse au correspondant. Il y a des références littéraires intéressantes et l’histoire donne le sourire.

Grâce à ce roman, j’ai pu faire une pause dans la fantasy et j’ai passé un très bon moment de lecture.

 

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