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Trois Oboles pour Charon - Franck Ferric

If119amqk5iqmuc6osbldga4htc «Pour avoir offensé les dieux et refusé d’endurer ma simple vie de mortel, je suis condamné à perpétuellement subir ce que j’ai cherché à fuir : l’absurdité de l’existence et les vicissitudes de l’Humanité. Rendu amnésique par les mauvais tours de Charon – le Passeur des Enfers qui me refuse le repos –, je traverse les âges du monde, auquel je ne comprends rien, fuyant la guerre qui finit toujours par me rattraper, tandis que les dieux s’effacent du ciel et que le sens même de ma malédiction disparaît avec eux.»

Trois oboles pour Charon nous fait traverser l’Histoire, des racines mythologiques de l’Europe à la fin du monde, en compagnie du seul mortel qui ait jamais dupé les dieux.

 

Pour moi, Franck Ferric est un auteur publié aux éditions du Riez, il est très bien noté par les lecteurs et il est surtout l’auteur des Tangences divines qui m’attend bien sagement dans ma bibliothèque. C’est pourquoi, quand j’ai vu qu’il avait écrit un nouveau roman et qu’en plus, il était publié chez Denoël, une autre maison d’éditions que j’aime beaucoup, j’ai tout de suite foncé. Sans compter que le sujet m’intéressait. Je n’ai pas été déçue. Pour ceux qui préfère le format poche, il est également disponible chez folio.

Dans ce roman, nous revisitons le mythe de Sisyphe (et non pas « le mythe décisif » comme je l’ai longtemps pensé à cause de l’accent très chantant d’une ancienne prof), un héros de la mythologie grecque, qui, comme beaucoup de héros, a provoqué le calme des dieux et s’est vu punir. On est loin de l’interprétation de Camus qui voulait montrer un Sisyphe heureux de sa condition. A l’inverse, nous suivons un homme, ou un géant selon les époques, qui ère sur des terres en guerre, et la mort ne fait que le renvoyer éternellement sur ces espaces de désolations, ou la paix n’existe pas. Charmant, n’est-ce pas ?

J’avoue qu’au début, j’ai eu peur de lire le même schéma au fur et à mesure des chapitres, puisque c’est une éternelle répétition, mais en réalité, l’auteur a réussi à innover chaque arrivée sur terre du personnage. On le voit parfois discuter avec le Passeur, avec les humains. Il ne fait pas les mêmes erreurs, mais est attiré malgré lui par la destruction. On suit le personnage et surtout sa relation avec Charon, car ils sont liés par ce sort ancien.

Il y a une maîtrise du début à la fin. C’est également intéressant d’insister sur la nature de l’homme, celle qui veut qu’il se batte toujours, peu importe l’époque et la raison, qu’elles soient passées ou à venir, dans notre culture ou exotique, car le personnage voyage lors de ses nombreuses renaissances.

Enfin, je trouve que c’est une revisite de mythe réalisée avec brio. La tendance actuelle est de revoir les contes populaires, les histoires de princesses et j’en passe, comme on a pu le voir avec le film Maléfique, la petite série de Sarah Pinborough et j’en passe. Ici, non seulement l’auteur a misé sur un mythe grec, mais il n’a pas forcément pris le plus connu. C’est un pari osé, mais un pari réussi.

Ce fut une très bonne découverte et j’espère que ce roman vous plaira également. Je vais essayer de lire son autre roman, car celui-ci m’a donné envie de connaître davantage la plume de cet auteur qui me plaît bien.

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